Cette année, vos libraires ont sélectionné pour vous les 10 livres à ne pas rater lors de cette rentrée littéraire !
Vous avez du mal à vous retrouver parmi les centaines de livres qui viennent de paraître? Pas de panique, nos collègues vous ont concocté une liste des livres à ne surtout pas louper cette rentrée.
TOUT LE MONDE EN PARLE – La vraie vie, Adeline Dieudonné, Iconoclaste.
La « Bruxelloise de l’étape » nous propose un noir huis-clos familial. L’action se déroule dans un lotissement comme les autres, ou presque. Mais ces pavillons s’alignent comme des pierres tombales… Dans la maison familiale, il y a quatre chambres. Celle du frère, de la sœur, des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, transparente, totalement soumise aux humeurs de son mari. Les deux enfants jouent dans les carcasses des voitures de la casse, en attendant la petite musique du marchand de glace. Un jour, un violent accident brisera ce fragile équilibre… D’une plume acide et sans concession, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages dans un univers sombre et sensuel, dont on ne sort pas indemne.
LA GRANDE OUBLIÉE DES PRIX LITTÉRAIRES – Un monde à portée de main, Maylis de Kerangal, Verticales.
En 2007, Paula quitte Paris et ses parents pour suivre l’enseignement de « la dame au col roulé noir » à l’Institut Saint–Gillois Supérieur de Peinture Van der Kelen-Logelain. Paula va y apprendre l’art du trompe-l’œil : se jouer de la perception du spectateur, donner une illusion de relief à des « œuvres » qui n’en possède pas. Jour après jour, nuit après nuit, dans le minuscule appartement qu’elle partage avec Jonas, Paula va copier, reproduire sans relâche, jusqu’à épuisement toutes les nuances du marbre et les essences de bois. Après les mois d’apprentissage se succèdent les années de voyage, de formation et de perfectionnement : Paris, Moscou, Rome, et enfin Lascaux où elle découvrira les origines de l’Art, du monde. A travers la peinture, Maylis de Kerangal nous parle de l’acte d’écriture, et de la difficulté de rendre compte du réel quand on crée. Venez découvrir ce roman passionnant !
L’Evangile selon Youri, Tobie Nathan, Stock.
Elie, vieillissant, désabusé, divorcé, libéré des illusions sur la vie. Voici comment on pourrait décrire ce psy aux méthodes particulières, un spécialiste en « étrangeté », qui assure dans un centre d’ethnopsychiatrie parisien la prise en charge de migrants. Elie y rencontre un enfant de 10 ans, Youri, tzigane immigré de Roumanie qui, dit-on, possède des pouvoirs magiques. Ne supportant plus sa famille d’accueil, Youri prend ses quartiers entre le petit appartement d’Elie et la friperie de son ami Samuel où il se met à accomplir des guérisons miraculeuses, déplace les tables à distance, fait exploser les pierres précieuses des colliers. Youri est-il un sorcier ? Un être d’exception ? Un messie ou simplement, un habile imposteur ?
LE PRINTEMPS ARABE VU PAR LES EGYPTIENS avec J’ai couru vers le Nil, Alla el Aswany, Actes Sud.
Le Caire, 2011. Alors que la mobilisation populaire place Tahrir est à son comble, Asma et Mazen vivent leurs premiers instants en amoureux au sein d’une foule immense. Il y a là, Khaled et Dania, étudiants en médecine, occupés à soigner les blessés de la manifestation. Khaled est le fils d’un simple chauffeur, Dania, la fille du général Alouani, chef de la Sécurité d’Etat. Sur cette place, il y a aussi Achraf, grand bourgeois copte, acteur cantonné aux seconds rôles dont l’amertume n’est dissipée que par ses moments de passion avec Akram, sa domestique. Un peu plus loin, Issam, ancien communiste désabusé, victime de l’ambition de sa femme Nourhane, présentatrice télé prête à tout pour s’ériger en icône musulmane. Chacun de ses personnages incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture dans leur destinée et celle de leurs pays. À ce jour, ce roman est interdit de publication en Egypte.
Asta, Jon Kalman Stefansson, Grasset.
Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi tombe fou amoureux d’Helga. De cette histoire d’amour naîtront deux filles, Sesselja puis Ásta (prénom d’une illustre héroïne de la littérature islandaise signifiant – à une lettre près – amour). Vingt ans plus tard, Ásta vit à Vienne, fait des études de théâtre et traîne un mal-être qui la ronge. Survient le décès de sa sœur Sesselja. La culpabilité de n’avoir pas répondu à ses lettres plonge Ásta dans un profond désespoir. Elle comprend que, désormais, elle sera plus seule que jamais. Des années plus tard, son vieux père Sigvaldi, se remémore le tumulte de son existence et sa vie de père. Celui qui n’a pas su être à la hauteur des événements, incapable de protéger ses enfants, sa fille Ásta à qui, il avait fait promesse de bonheur.
Les cigognes sont immortelles, Alain Mabanckou, Seuil.
À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, une jolie parcelle familiale où Michel, jeune collégien rêveur, habite avec Maman Pauline et Papa Roger. Ici, le quotidien « coule des jours » souvent tranquille, parfois mouvementés à cause des étourderies du jeune Michel, des sautes d’humeurs de Pauline, des mesquineries de voisinage. Mais en ce mois de mars 1977 qui doit marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui bientôt sera emporté par le vent de l’histoire, devra apprendre la vie et son prix à payer. Entremêlant vie familiale, anecdotes truculentes et événements politiques majeurs, Alain Mabanckou élargit vite le cercle pour faire entrer le jeune et naïf Michel dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses d’un continent africain où le Congo sera la puissante et douloureuse métaphore.
Un Gentleman à Moscou, Amor Towles, Fayard.
Au début des années 20, le Comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée, dans un luxueux hôtel moscovite : le Metropol. Là-bas, à quelques encablures du Kremlin, le Comte y a déjà ses habitudes. Il accepte donc son sort dans cette prison dorée, déambulant dans les couloirs, salons feutrés, salles de réception et de restaurants, nouant de sincères amitiés avec le personnel de l’hôtel. Bientôt, le comte se verra proposer un poste de serveur au prestigieux restaurant du Metropol : le Boyarski, où se régalent les diplomates étrangers, de passage à Moscou. À force de charme, d’esprit, et de vodka, le Comte obtiendra leurs confidences, rencontrera une charmante actrice, côtoiera les futurs maîtres de la Russie. Mais une rencontre avec Nina, fillette de neuf ans, bouleversera la bien réglée du Comte.
Le train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu, Boualem Sansal, Gallimard.
Ute Von Ebert, dernière héritière d’un puissant empire industriel, habite à Erlingen, fief cossu de la haute bourgeoisie allemande. Sa fille Hannah, vingt-six ans, vit à Londres. Dans des lettres au ton très libre et souvent sarcastique, Ute lui raconte la vie dans Erlingen assiégée par un ennemi dont on ignore à peu près tout et qu’elle appelle « les Serviteurs ». Ces « serviteurs » ont choisi la soumission à leur dieu comme loi unique qui régirait l’Humanité. La population d’Erlingen attend fiévreusement un train qui doit l’évacuer au plus vite. Mais le train du salut n’arrive pas. Cette histoire serait-elle le fruit d’un esprit fantasque rongé par l’inquiétude, qui observe les ravages d’une foi sectaire dans un démocratie à bout de souffle ?
HISTOIRE ET MYSTERE avec Carnaval noir, Arditi Metin, Grasset.
Janvier 2016 : une jeune femme, étudiante à l’université de Venise, est retrouvée noyée dans la lagune. Cette mort mystérieuse est le 1er épisode d’une série d’assassinats dont le mobile reste inexplicable. Cette jeune étudiante consacrait une thèse à une confrérie du XVIe siècle qui, en 1575, avait été la cible d’une série de crimes durant le carnaval de Venise ; funeste carnaval « baptisé » par les historiens le « Carnaval noir »… Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient faire le bien en semant la terreur seraient-ils toujours actifs ? Bénédict Hugues, professeur de latin à l’université de Genève, parviendra-t-il à déjouer une machination ourdie par l‘alliance contre-nature d’un groupuscule d’extrême droite de la Curie romaine et de mercenaires de Daech, visant à éliminer un pape jugé trop bienveillant à l’égard des migrants ? L’Histoire se répète-t-elle éternellement ? Le combat entre le fanatisme et la raison n’en finit-il jamais ? La folie des hommes est-elle sans limite ?
DANS L’ESPRIT D’UN KAMIKAZE avec Khalil, Yasmina Khadra – Julliard.
Vendredi 13 novembre 2015. L’air est encore doux pour un soir d’hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d’explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l’acte. Il fait partie du commando qui s’apprête à ensanglanter Paris. Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ? Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d’un réalisme et d’une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l’insoutenable brutalité de la folie.